Titre : Requalification urbaine en contexte post désindustriel : effets des politiques culturelles et de l’affection patrimoniale pour une proposition de revalorisation culturelle de Châteauroux
Ce travail de thèse couplant études patrimoniales et anthropologie questionne la désindustrialisation comme facteur de rupture socio-culturelle, son impact sur les mémoires collectives et individuelles, ainsi que les rapports des communautés concernées au territoire et à leur patrimoine.
Cette analyse prend pour point de départ la ville de Châteauroux, nouvelle métropole située en plein cœur du Berry, qui connut successivement le départ des communautés américaines dans les années 1960 et la fermeture massive de ses industries. Depuis, ce territoire est marginalisé dans l’imaginaire collectif et peine à trouver un nouvel équilibre entre l’urbanité de la métropole et la ruralité de la campagne berrichonne, entre le retour à une production artisanale et la persistance de certaines industries. Les jeux de regards internes/externes et les considérations universalisantes opèrent à un déficit d’image dans la perception des habitants de leur territoire et de leur héritage matériel et mémoriel. Cette dégradation des attentions et de l’affectation accordées au patrimoine pose deux questions centrales : pourquoi certains se mobilisent-ils quand d’autres semblent indifférents au patrimoine qui les entoure ? Comment, après avoir identifié ces points de tension, élaborer des stratégies de requalification et de revalorisation ?
L’étude du cas castelroussin, notamment l’observation des initiatives locales et l’analyse des politiques publiques multiscalaires, permettra de réfléchir à une restructuration des stratégies culturelles et patrimoniales qui mobilise une approche du patrimoine en tant que levier du développement local. Dans une démarche de co-construction entre les habitants, les politiques publiques et les acteurs de la vie culturelle et patrimoniale, il s’agira de réfléchir à la structuration d’un plan de valorisation culturelle propice à la mise en place d’une dynamique de participation citoyenne et de mobilisation communautaire, facteur de renouveau du lien social et identitaire.
Ce projet poursuit l’objectif de mieux comprendre les phénomènes, les effets et les limites de la reproductibilité des modèles dans les politiques et les pratiques publiques. Nous questionnerons la notion de patrimoine universel et l’impact qu’elle produit sur les territoires et leurs populations en situation de post-désindustrialisation, qui peuvent être marginalisés par ces canons.